Réintroduction de la culture du cornichon en France
Depuis quelques années, la petite et moyenne entreprise s’efforce de ramener la culture du cornichon sur le sol français, un projet ambitieux qui progresse à petits pas mais avec constance.
En démarrant avec une modeste récolte de 54 tonnes en 2016, cultivée sur trois hectares par deux agriculteurs, jusqu’à atteindre 900 tonnes en 2023 réparties sur 47 hectares et gérées par 26 agriculteurs, Reitzel France a fait un long chemin. Son objectif est clair : atteindre les 10 % de production française de cornichons. Cette branche du groupe familial fondé au début du XXe siècle par Hugo Reitzel génère aujourd’hui trois quarts de son chiffre d’affaires avec les cornichons, et le reste provient de la transformation d’autres fruits et légumes en pickles, ainsi que de la production d’huile d’olive, de vinaigre et de sauces pour salades.
Bien que la transformation et le conditionnement se fassent dans ses deux usines françaises situées à Montrichard (Loir-et-Cher) et Connerré (Sarthe), 80 % des cornichons sont importés d’Inde, avec 15 % provenant d’Europe et seulement 5 % de France. Depuis le lancement de son initiative de cornichon français en 2016, ces 5 % représentent une petite part mais significative selon Sana Hammami, directrice générale de Reitzel France depuis 2021, qui fut auparavant directrice financière à partir de 2017. « Même si 5 % semble peu, c’est en réalité considérable. Nous sommes déjà très fiers de notre progression », explique-t-elle. « Jusqu’à la fin des années 90, la majorité des cornichons consommés en France étaient cultivés localement. Cependant, cette production a été presque entièrement délocalisée en Inde où le climat permet trois récoltes par an, contre une seule possible en France. »
Adaptation au marché français
Face aux défis climatiques, s’ajoute la préférence des consommateurs français pour les petits cornichons, qui sont plus difficiles à produire. Reitzel a relevé ces défis en reconstruisant une filière française. « Nous soutenons les agriculteurs en nous engageant à acheter leur production complète et en les aidant dans leurs débuts grâce à l’expertise de nos ingénieurs agronomes. » Grâce à ces efforts, l’entreprise se positionne aujourd’hui comme le principal acteur du cornichon français. Elle commercialise ces produits principalement en grandes surfaces et dans le secteur de la restauration sous la marque « Hugo ». Ses cornichons français et européens biologiques sont quant à eux vendus dans les commerces spécialisés sous la marque « Bravo Hugo ».
L’activité principale de l’entreprise demeure cependant sa marque « Les Jardins d’Orante » et ses produits pour marques de distributeur. « Nous nous efforçons d’augmenter le pourcentage de produits issus du commerce équitable et de production française », insiste Sana Hammami. En tant que membre de l’association « En vérité », elle plaide pour une transparence alimentaire qui imposerait à toutes les marques de clairement indiquer l’origine de leurs ingrédients.
Articles similaires
- Le Slip Français bouscule tout : Nouvelle stratégie face aux enjeux du Made in France !
- Le taux de marge sur coût variable : un indicateur clé de rentabilité
- Découvrez l’Empire Schneider : Une Success Story Industrielle Française!
- Découvrez comment préserver votre ADN d’entreprise durant une expansion!
- Dominique Restino, CCI Paris: Tout sur la gestion de la transmission d’entreprise!