Découvrez l’Empire Schneider : Une Success Story Industrielle Française!

En 2023, Schneider Electric a annoncé un chiffre d’affaires impressionnant de 36 milliards d’euros et un bénéfice net de 4 milliards d’euros. Aujourd’hui reconnue pour ses initiatives dans le domaine énergétique, la société a d’abord percé dans le secteur industriel au cours du XIXe siècle.

C’est en 1836 que les frères Adolphe et Eugène Schneider établissent Schneider Frères et Compagnie, investissant dans les forges de Le Creusot, une petite localité de Bourgogne. Ils se spécialisent alors dans la fabrication de rails et de locomotives, exploitant les ressources minières et métallurgiques locales.

Expansion d’un titan industriel

Leur première locomotive, nommée « La Gironde », voit le jour en 1838, se mesurant avec succès aux productions des grandes usines britanniques. Ils ne tardent pas à s’investir également dans la construction navale, tout en continuant d’innover dans le secteur ferroviaire. En quelques années, grâce à des avancées technologiques audacieuses, l’entreprise devient un acteur industriel majeur. Au milieu des années 1840, elle compte près de 3000 employés à Le Creusot, selon Sylvain Berger, auteur de l’ouvrage « Les entrepreneurs de légende français ».

Si Eugène Schneider se concentre sur les aspects techniques, Adolf, son frère, gère les opérations administratives et commerciales. Cependant, la mort prématurée d’Adolf à 43 ans laisse Eugène seul aux commandes, ce dernier embrassant également une carrière politique qui transformera Le Creusot en un bastion industriel.

Dominance de Schneider dans l’industrie

Au tournant de la seconde moitié du XIXe siècle, l’entreprise se diversifie dans la fabrication de structures métalliques comme les ponts et les bâtiments. L’essor de l’industrie lourde propulse Schneider à l’avant-scène, avec un effectif qui atteint les 10 000 ouvriers en 1860. C’est aussi à cette époque que Schneider commence à exporter ses locomotives hors de France, notamment au Royaume-Uni, et à produire du matériel militaire pour l’armée française.

À la fin du siècle, Eugène Schneider laisse la place à son fils puis à son petit-fils, Eugène II, qui transfère le siège de l’entreprise à Paris et poursuit l’expansion en Europe par la construction et l’acquisition de nouvelles usines, portant le nombre d’employés à 125 000 au début du XXe siècle.

Collaboration et réorientation durant les conflits mondiaux

Sous la direction d’Eugène II, Schneider se tourne vers la fabrication de composants électriques et connaît une activité intense durant la Première Guerre mondiale. La période entre les deux guerres est marquée par des luttes de pouvoir internes pour la direction de l’entreprise. Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que l’entreprise est sous contrôle allemand, elle contribue à l’effort de guerre du Reich. Charles Schneider prend ensuite la direction en 1942, réorganisant la société et diversifiant ses activités, notamment dans la production de turbines pour l’énergie nucléaire.

Une nouvelle ère pour Schneider

Face à une crise de la sidérurgie menaçant sa survie, Schneider se repositionne dans le secteur de l’électricité en 1999, changeant son nom pour Schneider Electric. Depuis lors, la famille Schneider n’est plus aux commandes, mais l’entreprise continue de se développer dans les domaines de l’automatisation, de la sécurité et des solutions logicielles pour réseaux électriques intelligents.